Alger, 9 septembre 2024.
Aujourd’hui, je me tiens devant vous avec le sentiment du devoir accompli envers le pays et le peuple, et en même temps, de grande inquiétude due à l’absence de transparence et le flou qui ont entaché la remontée et l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle, comme nous l’avons mentionné dans le communiqué commun des directoires de campagne des trois candidats en lice, rendu public hier soir.
Cela met le pays dans une situation inconfortable, voire dangereuse. L’heure est grave, chacun de nous, patriotes sincères, doit assumer ses responsabilités et être à la hauteur de l’Algérie et de son avenir !
Je souhaite tout d’abord exprimer ma gratitude et ma reconnaissance aux Algériennes et Algériens qui ont placé leur confiance en moi, en m’accordant leur voix, et à toutes celles et à tous ceux qui nous ont accompagnés durant la campagne électorale.
Votre soutien m’oblige et m’engage à poursuivre avec la plus grande détermination le combat pour une Algérie juste, libre et prospère ; à continuer à défendre les valeurs d’une Algérie démocratique et sociale que nous partageons et que nous avons porté dignement lors de ce scrutin.
Nos engagements pris à cette occasion font partie de nos projets de demain et confortent notre stratégie de construire un parti de gouvernance, qui aspire à prendre le pouvoir. Ce ne sont pas les manœuvres malsaines de certains intrigants de pacotille qui vont nous détourner de cet objectif.
Même si nous ne faisions pas trop d’illusions quant aux conditions de l’organisation d’une élection libre et transparente, annoncer des faux chiffres qui ne correspondent même pas aux PV remis par les centres de vote aux représentants des candidats et détourner ainsi les suffrages exprimés, c’est tout simplement tourner le dos à la volonté populaire. C’est le cas aussi que de gonfler les scores dans plusieurs bureaux de vote d’une manière défiant tout entendement, où l’administration locale a fait preuve d’excès de zèle et d’une flagrante partialité alors que la loi interdit formellement aux représentants de l’Etat de se mêler de l’organisation de l’élection.
L’ANIE, censée garantir la transparence de tout le processus électoral assume l’entière responsabilité de ces graves dérives qui compromettent l’élection, et qui nous rappelle les pires pratiques en la matière. Nous nous gardons le droit d’engager toutes les procédures légales pour rétablir le choix des électeurs. Nous exigeons l’ouverture d’une enquête approfondie pour situer l’ensemble des responsabilités.
Il faut que toutes les mesures nécessaires soient prises pour éviter que ce genre de pratiques se reproduise à l’avenir et pour garantir la sincérité des futures élections, ce qui à même d’augmenter leur crédibilité et convaincre les citoyens de participer davantage à la vie politique.
Malgré l’adversité, nous avons œuvré durant la campagne électorale pour convaincre la majorité silencieuse et abstentionniste de s’exprimer et de se faire entendre. Un sursaut électoral aurait, sans doute, pu influencer le résultat final du scrutin. Malheureusement, l’environnement général dans lequel se sont tenues ces élections n’a pas encouragé une forte participation. Au-delà des conditions socio-politiques peu favorables à la participation politique du peuple algérien, des parties de l’opposition comme du pouvoir ont œuvré tout au long du processus électoral à décourager nos concitoyens de se rendre aux urnes à travers des discours nihilistes et populistes, sans parler des bouffonneries de certains.
Dans ce climat, nous nous sommes distingués par notre discours sérieux et responsable, par notre programme ambitieux et réaliste, ainsi qu’une campagne digne qui a inspiré nos adversaires avant nos amis.
À ce niveau, il est important de rappeler que nous avons atteint plusieurs de nos objectifs stratégiques articulés autour de la défense des intérêts supérieurs de la nation, de la préservation des espaces de libertés et du débat démocratiques. Nous avons surtout présenté un projet de société alternatif qui vise la consécration d’un changement véritable dans le pays.
Nous avons réussi, par ailleurs, à replacer le FFS au centre du paysage politique national. Cela a permis d’affirmer notre ancrage national en élargissant notre base militante et sociale dans les 58 wilayas de notre pays et au sein de la communauté nationale établie à l’étranger.
Cette élection a été une opportunité précieuse de rencontrer directement une partie de notre peuple, dans toute sa diversité politique, sociale, géographique et culturelle. À travers nos déplacements et nos meetings, nous avons eu l’occasion d’expliquer notre vision pour l’Algérie et d’écouter attentivement les préoccupations de nos concitoyens, notamment celles de notre jeunesse qui a partagé avec nous ses difficultés sociales, ses doléances politiques et ses aspirations dans des domaines importants tels que l’économie, l’éducation, la santé, et la culture.
De nombreux citoyens nous ont exprimé leur soutien en apportant un avis favorable sur les priorités fixées dans projet présidentiel. Parmi celles-ci figurent l’instauration d’une réelle ouverture politique, syndicale, associative et médiatique, ainsi qu’une transformation en profondeur du système judiciaire afin que notre pays puisse enfin disposer d’une justice réellement indépendante, capable de relever les défis d’un État de droit démocratique. Nous visons singulièrement l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et la relance économique de notre pays.
Pendant ces trois semaines de campagne, nous avons tenu à respecter notre engagement de montrer un autre visage de la politique en Algérie. Nous avons œuvré pour une action politique plus humaine, plus sincère, plus respectueuse ; populaire mais sérieuse, loin de la langue de bois, des invectives et du populisme.
Malgré le peu de temps et les ressources financières limitées dont nous disposions, nous avons su révolutionner la manière de faire campagne en Algérie.
Du point de vue de la communication, de la stratégie et du programme électoral, nous avons déplacé le curseur du débat politique de la simple dualité participation/boycott vers une confrontation de projets présidentiels. Nous avons même réussi à susciter des discussions sur les sources de financement des programmes électoraux, une première historique dans notre pays depuis l’indépendance. Cette avancée a permis d’enrichir le débat public et de démontrer notre capacité à proposer des solutions concrètes et réalistes pour le développement de notre nation.
En somme, nous croyons avoir su convaincre des milliers de nos concitoyens de notre mérite, notamment les jeunes, auxquels nous nous sommes particulièrement adressés, sachant que l’âge médian dans notre pays est de 29 ans. Nous pensons avoir rendu fiers nos cadres et militants grâce à notre projet « Vision » et notre stratégie pour l’expliquer au maximum d’Algériennes et d’Algériens à travers nos meetings populaires et nos sorties de proximité.