كلمة الأمين الوطني الأول خلال افتتاح أشغال الندوة الاقتصادية و الاجتماعية للأفافاس

الجزائر في 03 فيفري 2024

التنويع و الإنعاش الاقتصادي: أي رهانات و أي بدائل للجزائر ؟

السيدات و السادة ضيوفنا الكرام،

أسرة الإعلام الوطني،

أيها الحضور الكريم،

السلام عليكم، أزول فلاون،

إنه لمن دواعي الشرف و السرور التواجد هنا بينكم في رحاب هذه الندوة الموضوعاتية و التي خصصناها اليوم لاستعراض الوضعية و الآفاق الاقتصادية و الاجتماعية لبلادنا.

إن هذا النشاط يأتي تطبيقا لبرنامج الأمانة الوطنية للأفافاس الذي يوجه بعقد سلسلة من الندوات الموضوعاتية التي نقص شريطها اليوم، و التي ستتناول مختلف المجالات و المواضيع كما ستكون تقاريرها و توصياتها قاعدة لصياغة مشروعنا الحزبي الذي سنقدمه للبلاد.

و عليه فإني أجدد ترحابي و شكري لضيوفنا من منشطي لقاء اليوم، من خبراء اقتصاديين و أساتذة جامعيين منوها بحرصهم على إنجاح هذه الفعالية.

Il a fallu attendre la crise sanitaire de la covid 19 et le conflit ukrainien et ses conséquences sur la vie de nos concitoyens pour se rendre compte de la vulnérabilité alimentaire de notre pays et nous rappeler l’urgente nécessité de mettre en œuvre rapidement une stratégie pour réduire notre dépendance économique

Nous sommes en droit de s’interroger pourquoi notre pays n’a pas été en mesure de diversifier son économie et réduire sa dépendance aux importations.

Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance du pays se sont pourtant fixé comme objectif l’indépendance économique du pays. Mais cet objectif n’a pas été réalisé à ce jour.

Les faiblesses de l’économie nationale, doivent nous interpeller pour œuvrer à mettre en place une stratégie innovante pour combler les insuffisances et promouvoir un développement économique endogène.

Il nous faut admettre tout d’abord que la politique économique du pays depuis l’indépendance n’a pas relevé de choix étudiés ou discutés. L’option socialiste qu’il avait adoptée au départ l’a conduit à nationaliser tous les secteurs et à les exploiter successivement en passant de l’autogestion, au socialisme dit spécifique, puis au capitalisme d’Etat avec une planification bureaucratique centralisée. Il a opté enfin pour l’option libérale, après une privatisation partielle, avec une économie de marché administrativement encadrée. Il n’y eut ni évaluation des résultats durant chacune de ces phases, ni véritable reddition des comptes qui eussent permis de corriger les insuffisances et d’engager une réforme structurelle de l’économie avec une vision claire sur le moyen et le long terme.

Les stratégies mises en œuvre en matière de développement ont varié au fil des ans avec un changement de programme à chaque changement de gouvernement. Tout change sans qu’au fond rien ne change car le système de gouvernance est resté le même. La population observe de loin ces changements sans y adhérer, car ils n’ont pas d’impact significatif sur ses conditions de vie et de travail.

En matière de gouvernance, la centralisation des décisions et la complexité bureaucratique pour leur mise en œuvre allongent les coûts et les délais de tout projet économique et réduisent leur rentabilité financière, économique et sociale. Les entreprises économiques publiques toujours sous tutelle de l’Etat, assujetties à des restructurations périodiques, ne survivent qu’à coups de subventions pour préserver l’emploi.

Sans autonomie, l’entreprise censée créer de la richesse en consomme toujours. L’Etat se refuse à lâcher prise alors que la décentralisation économique est universellement reconnue comme un facteur de progrès.

En fin de compte, le gros de l’économie se trouve ouvert de facto au secteur privé, formel et informel, lequel aurait pu apporter une plus grande contribution au développement national s’il était mieux traité et mieux inséré dans le développement national.

Quant à l’investissement étranger dans le cadre d’un partenariat équilibré, il est actuellement marginal et sans impact significatif sur le développement. Marginal car le pays n’est pas attractif du fait notamment de l’instabilité juridique, d’une bureaucratie lourde, de la faible digitalisation de l’économie et de la corruption.

Dans le monde tout change. En Algérie pas encore.

Qu’est ce qui empêche toute évolution qui soit en phase de l’environnement international ?

Qui n’avance pas recule. C’est une évidence. Le statu quo ne peut constituer une stratégie. La lenteur dans les prises de décision et leur mise en œuvre est un handicap majeur pour le développement économique d’un pays.

Nous devons être en phase avec un monde en changement continu et rapide, pour éviter un déclassement et de nouveaux retards de notre pays. Car nous vivons dans un monde globalisé, interdépendant, interconnecté.

L’Algérie n’est pas une ile et ne peut vivre indéfiniment en autarcie. Notre prospérité dans un tel contexte ne peut que se nourrir de ces échanges mutuellement avantageux.

L’ouverture vers l’extérieur, avec la libéralisation des échanges doit s’accompagner de protections tarifaires et non tarifaires pour protéger la production nationale et les secteurs stratégiques de l’économie, tout en permettant d’acquérir les technologies appropriées au développement des différents secteurs d’activité.

Car il est possible de promouvoir des partenariats étrangers sans hypothéquer l’indépendance économique que l’on veut réaliser. Il faut que les IDE obéissent aux règles notamment, d’exclure les entrées de capitaux majoritaires dans les secteurs stratégiques, d’imposer le critère de rentabilité économique et sociale, et d’exiger un taux optimal d’intégration , un transfert effectif de technologie et un bilan devises positif pour tout investissement étranger.

Tout en s’ouvrant à la coopération internationale, ces règles de précaution éviteront à notre pays de connaitre le drame de l’expérience égyptienne de l’infitah ou celle de nombreux pays victimes du partenariat néo- libéral qui promet le développement mais qui, au final, pérennise la dépendance et le sous développement, en n’hésitant pas à susciter des coups d’Etat et des guerres civiles pour protéger ses intérêts

Cela étant quelle politique, quelle stratégie et quelle gouvernance à adopter par notre pays ?

Le nouveau siècle démarre avec des bouleversements en perspective, sur le plan économique et sécuritaire, qui menacent chaque pays dans son existence. Les conflits régionaux se développent sur tous les continents, poussant les gouvernements à anticiper les événements en consolidant leur armée pour se défendre et à assurer l’indépendance de nos économies et une sécuritaire alimentaire à leur population. Dans cette optique, les pays les plus avisés se fixent l’objectif de réaliser un développement économique durable et endogène, vert et numérisé, orienté à bon escient grâce à une planification stratégique qui fixe le cadre macroéconomique et les grands axes sectoriels en veillant à la cohérence, à la coordination et à l’intégration de l’ensemble des activités.

Il faut naturellement commencer par établir un état des lieux, par secteur d’activité, par des comités sectoriels composés de gestionnaires expérimentés de ces secteurs, assistés d’universitaires et de statisticiens, sans faire appel à une expertise étrangère qui risque d’exploiter les données et d’influencer les choix stratégiques à leur profit..

Ce qui est recherché à travers ces données, ce sont les éléments qui permettront de guider les réformes structurelles qu’il faudra engager sans tarder et qui se traduiront par une transformation complète et moderne du tissu économique national.

Ces transformations comporteront des reconversions d’activité en cas de non rentabilité, des mises à un niveau compétitif si les équipements sont obsolètes, et des créations de nouvelles d’entités pour valoriser les matières premières, diversifier l’économie, substituer les importations et promouvoir les exportations, avec des mesures d’accompagnement en matière notamment de formation des cadres dans ces différents domaines.

Ce travail de réformes devra être mené au plus haut niveau de l’Etat, disposant des pouvoirs d’investigation et d’action.

Dans l’immédiat il y ‘a des urgences économiques et sociales auxquelles il faudra faire face.

L’augmentation des prix du pétrole et du gaz doit servir en priorité à relancer l’investissement productif et à diversifier durablement l’économie, pour réduire la dépendance du pays dans les secteurs vitaux et assurer sa sécurité alimentaire.

رفيقاتي ، رفاقي الأعزاء،

إن الرؤية الاقتصادية للأفافاس ترتكز على قيم أساسية و على نظام مرجعي مستوحى من مشروعنا المجتمعي و تقوم على تحليل موضوعي و تشخيص صارم للوضع الحالي.

إن رؤيتنا الاقتصادية تقترح سلسلة من التدابير و الإجراءات على المديين القصير و المتوسط و ذلك بهدف إنعاش الاقتصاد و تحقيق نموه، أمران لا بد منهما لضمان استمرارية اقتصادنا الوطني.

إنه إنطلاقا من تنويع الاقتصاد و إنعاشه يمكن خلق الشروط الضرورية للانتقال باقتصادنا من اقتصاد الريع إلى اقتصاد حقيقي خلاق للثروة و لمناصب الشغل الحقيقية، أين الدولة مدعوة لتلعب فقط دورها المتمثل في الضبط.

إن نقاط قوة سياستنا الاقتصادية التي نقترحها تكمن من رؤيتنا للمجتمع و من أن الديمقراطية تعتبر شرطا أساسيا للتطور و من أن الإنسان و الفرد أساس أي مشروع كان و أن تكوينه و إطاره المعيشي يلعب دورا حاسما في فعاليته و في تعزيز دوره.

أيها الحضور الكريم ،

إن التنويع و الانعاش الاقتصاديين يعتبران رهانات كبرى. فالجزائر حاليًا تعتمد على النفط و مفروض عليها تنويع اقتصادها للحد من تأثرها بتقلبات أسعاره. ومن شأن هذا التنويع أن يحفز النمو ويخلق فرص العمل ويقلل من الاختلالات الهيكلية للاقتصاد.

فالبديل الرئيسي هو الاستثمار في قطاعات مثل الزراعة والطاقة المتجددة وتكنولوجيا المعلومات والاتصالات والتصنيع. ومن شأن تطوير هذه القطاعات أن يذهب بنا إلى اقتصاد أكثر قوة وتنوعا.

و لهذا تفرض الإصلاحات الهيكلية نفسها ، لا سيما في مجال الحوكمة الاقتصادية، لتحسين مناخ الأعمال، و جذب الاستثمار الأجنبي، وتعزيز الابتكار. ويمكن أيضا أن يلعب وجود إطار تنظيمي شفاف وحوافز ضريبية دورا حاسما في الانعاش الاقتصادي.

وبالإضافة إلى ذلك، فإن الاستثمار في التعليم و التكوين المهني ضروريان لتأهيل يد عاملة كفؤة تتكيف مع احتياجات القطاعات الناشئة. وهذا من شأنه أن يزيد من الإنتاجية العامة والقدرة التنافسية للاقتصاد.

باختصار، يتطلب التنويع الاقتصادي في الجزائر رؤية شاملة، يجمع بين الاستثمارات الموجهة والإصلاحات الهيكلية وتنمية الموارد البشرية و هذا ما يتطلب إرادة سياسية واضحة تعمل على صياغة هذه الرؤية بإشراك كل الفاعلين الوطنيين بالإضافة إلى الخبراء و المختصين.

و لن أطيل عليكم أكثر حتى أتيح لضيوفنا من ذوي الاختصاص الاستفاضة أكثر في الموضوع ، و ليس لي إلا أن أشكر لكم طيب إصغائكم راجيا لأشغال هذه الندوة أن تكلل بالنجاح.

تحيا الجزائر حرة ديمقراطية و مزدهرة،

تحيا الأفافاس،

المجد و الخلود لشهدائنا الأبرار.

الأمين الوطني الأول
يوسف أوشيش