Le FFS appelle à un «Pacte national»
Dans un contexte de tensions régionales et de verrouillage politique interne, le Premier Secrétaire national du Front des Forces Socialistes (FFS) a prononcé un discours fort devant les membres du Conseil national, réuni en session ordinaire ce vendredi 30 mai 2025.
Ainsi, fidèle à l’héritage de Novembre et à l’esprit de la Soummam et surtout à l’esprit de son fondateur, feu Hocine Aït Ahmed, le FFS appelle à un « sursaut collectif » et à un « pacte national » afin de restaurer la démocratie, la souveraineté populaire et la justice sociale.
Changer de paradigme pour restaurer la confiance
En effet, dès l’ouverture de son intervention, le Premier Secrétaire du plus vieux parti d’opposition en Algérie, M. Youcef Aouchiche, a invité les autorités publiques, à sortir de la logique de fermeture et d’improvisation. Pour lui, la résilience du pays passe avant tout par la réconciliation entre le peuple et ses institutions.
À cet égard, il affirme sans détour : « La résilience nationale ne se construit ni par les slogans, ni par la fermeture. Elle se bâtit sur des réformes profondes, sur un projet politique cohérent, sur la restauration du lien de confiance entre le peuple et ses institutions », a-t-il soutenu.
Un avertissement clair est lancé : persister dans l’« autoritarisme, c’est compromettre les capacités de la nation à faire face aux défis à venir », soulignera M. Aouchiche, d’où l’appel renouvelé du FFS à un cadre politique nouveau : « C’est pourquoi nous appelons, une fois de plus, à un pacte national fondé sur nos valeurs partagées. »
Une souveraineté qui rime avec démocratie
Enchaînant sur le cœur du discours, le Premier Secrétaire du FFS dénonce la « confiscation de la souveraineté nationale » par un certains cercles qui instrumentalisent ce concept pour justifier la fermeture politique.
« La souveraineté et l’immunité nationales ne peuvent plus être réduites à une rhétorique sans prolongement politique et sociétal, ni à un alibi de fermeture ou de contrôle. »
En outre, le FFS plaide pour une souveraineté enracinée dans les principes démocratiques, portée par un État de droit crédible, une presse libre et une jeunesse engagée.
Pour ce faire, des mesures concrètes sont exigées : « Nous réitérons notre exigence d’abrogation des lois liberticides, à commencer par l’article 87 bis du Code pénal, et d’amendement de toutes les dispositions restreignant les libertés publiques. », Plus encore, une refonte du cadre politique est jugée impérative : « Nous appelons à une réorientation claire des avant-projets de lois encadrant la vie politique vers une véritable ouverture démocratique », argue le Premier Secrétaire du FFS.
Pour une scène politique assainie et équitable
Dans la foulée, le FFS insiste sur la nécessité d’un « renouveau politique » authentique, capable de redonner à la politique son sens noble et sa capacité à fédérer. «Nous avons besoin d’une classe politique consciente, crédible, en mesure de drainer l’adhésion populaire et de redonner à la politique – qui, chaque jour, semble perdre un peu plus de sa noblesse et de la grandeur de ses missions – sa véritable place».
À l’approche des prochaines échéances électorales, l’équité du processus est remise sur la table : « Il y a lieu, dans ce sens, avant les prochaines élections, de revoir la loi électorale afin de permettre l’égalité des chances et de renforcer les notions de démocratie représentative et participative. »
Redéploiement et mobilisation pour une alternative crédible
Dans un élan de mobilisation interne, le FFS annonce le lancement d’une nouvelle dynamique politique, à l’échelle nationale : « Nous entamons une nouvelle étape de redéploiement politique et organique à l’échelle nationale. ».
L’objectif est ambitieux et assumé : « Nous voulons redynamiser le FFS, renforcer nos structures, moderniser nos outils d’action, et adapter notre fonctionnement aux réalités du terrain et aux aspirations de notre peuple », annoncera l’orateur.
Pour ce faire, une série d’initiatives sont prévues en vue de préparer la participation du parti aux prochaines élections : « Faire du FFS une force politique centrale, capable de porter une alternative nationale, démocratique et sociale, réaliste et rassembleuse », dira M. Aouchiche, sous les acclamations de ses partisans.
Une géopolitique hostile, un devoir de cohésion nationale
Par ailleurs, sur le volet international, le Premier Secrétaire du FFS alerte sur les menaces extérieures qui pèsent sur notre espace vital, tout en pointant les moyens subtils de déstabilisation. « Les tentatives de déstabilisation visent à briser la cohésion des sociétés, à fragmenter les identités, à affaiblir les résistances, pour mieux imposer des agendas extérieurs, étrangers à nos aspirations profondes », a-t-il fait remarquer.
Le FFS se positionne alors comme une force de résistance patriotique : « Le Front des Forces Socialistes, fidèle à ses valeurs, à ses engagements et à sa ligne patriotique et démocratique, fait de la défense de l’État national, de sa souveraineté, de son unité et de sa cohésion la MATRICE CENTRALE sur laquelle repose son discours, son action et ses positions politiques. »
Un appel à l’engagement collectif pour l’Algérie de demain
Pour conclure son discours, le Premier Secrétaire a tenu à réaffirmer l’identité et la mission historique du parti. Il lance un appel solennel à toutes les forces vives du pays : « À notre jeunesse, à nos femmes, à nos travailleurs, intellectuels, créateurs, étudiants, paysans et entrepreneurs. »
Le FFS se veut la maison commune pour toutes celles et ceux qui croient en une Algérie plus juste : « L’avenir de l’Algérie a besoin de leur énergie, de leurs compétences, de leur engagement. Le FFS est leur maison, un espace de lutte, de débat et de construction politique collective. ».
Et de conclure par une main tendue à tous les patriotes : « L’heure est venue de prendre part à ce combat pour une Algérie libre, juste, unie et solidaire. »
