Réunion de la Direction nationale – 18 avril 2025 – Déclaration

Alger, le 20 avril 2025

Réunie le vendredi 18 avril 2025 au siège du parti, la Direction nationale du FFS a examiné la situation politique ainsi que les perspectives organisationnelles.

Le Front des Forces Socialistes (FFS) suit avec une vive inquiétude les évolutions préoccupantes qui secouent notre environnement régional et international, en raison des menaces croissantes qui pèsent sur notre sécurité nationale, la cohésion de notre société et les intérêts suprêmes de notre nation.

Ces développements interviennent dans un contexte international en profonde mutation, marqué par un façonnage et des bouleversements rapides des équilibres géopolitiques et des mécanismes de gouvernance mondiale où la force supplante souvent le droit. Les règles encadrant les relations internationales et les institutions multilatérales sont aujourd’hui remises en cause constamment, renforçant les tensions, les conflits, et la multiplication des foyers de crise à travers le monde.

Dans ce climat de plus en plus incertain, l’Algérie n’est pas à l’abri. Les conséquences directes de ce désordre global se manifestent à nos frontières et à l’intérieur du pays, par des provocations, des pressions multiformes, et des menaces potentielles contre notre stabilité.

Face à cela, le pouvoir reste sur ses positions et persiste dans sa gestion unilatérale, marquée par l’improvisation, l’approche sécuritaire excessive, et la fermeture persistante de l’espace public et du débat démocratique. Ce qui risque d’aggraver la situation et d’exposer le pays à tous les dangers, étant donné que la fermeture est toujours source de tensions et de fragilités internes.

Au FFS nous restons convaincus, que la résilience de notre nation ne peut se résumer à de simples slogans où à des mesures dépourvues de prolongements politiques à même de recréer les liens de confiance entre le peuple et ses institutions et ressusciter l’espoir dans la société. La construction de notre résilience doit reposer sur des réformes structurelles profondes : l’instauration d’un cadre politique ouvert et véritablement démocratique, la consolidation d’institutions fortes et crédibles, l’indépendance réelle de la justice, l’instauration d’une véritable équité sociale, ainsi qu’une économie sociale de marché, dynamique, compétitive, diversifiée et libérée des pesanteurs bureaucratiques.

C’est en assumant pleinement cette ambition de changement et de réformes, que nous pourrons construire une résilience durable.

Notre pays ne peut plus se permettre de tourner en rond entre bricolages institutionnels, hésitations stratégiques et volonté persistante de tout contrôler. Une telle posture constitue un danger réel pour la continuité et la stabilité de notre État national.

Au FFS, nous sommes engagés, et nous resterons déterminés à œuvrer pour la restauration d’une vie politique et publique affranchie de l’arbitraire, des populismes, de l’instrumentalisation politicienne et des polarisations idéologiques stériles.

Le pays a besoin d’un cap clair, d’une vision stratégique d’avenir et d’un projet national rassembleur.
Nous appelons de toutes nos forces à l’élaboration d’un pacte national fondé sur nos valeurs communes, pour la sauvegarde et le développement de la nation. Ce grand chantier de la souveraineté et de la résilience devient, à la lumière des bouleversements géostratégiques que connaît notre espace vital, une exigence patriotique, une nécessité historique et un impératif de la realpolitik.

À travers ce projet, nous ne cherchons pas à imposer l’unanimisme, mais à construire un consensus national autour des questions fondamentales, indispensables à la préservation du pays et à l’épanouissement de son peuple. La convergence sur ces questions suprêmes servira de base à l’émergence d’une vie démocratique capable de garantir la liberté et la pluralité.

Nous continuerons, avec toutes nos forces et malgré les entraves, à défendre et à porter ce projet, qui puise ses racines dans la Proclamation de Novembre 1954 et la Plateforme de la Soummam de 1956.
Il ne s’agit pas d’un leurre ou d’un rêve que nous poursuivons mais plutôt d’une promesse inachevée et d’un serment que nous devons honorer.

La conjoncture nécessite une approche différente, une approche exclusivement politique, libérée des tentations autoritaires et du bricolage administratif et bureaucratique.

C’est pourquoi :
Nous soulignons avec force la nécessité d’abroger toutes les lois répressives et d’amender celles qui restreignent de manière injustifiée le champ des libertés publiques et individuelles, à l’instar de l’article 87 bis du code pénal.
Comme nous espérons voir le pouvoir réorienter les avant-projets de lois qui encadrent la vie publique et politiques vers une véritable réforme démocratique en mesure d’asseoir un changement de mœurs politiques dans le pays à travers une démarche d’ouverture et de dialogue.
Car seule une démocratie réelle, fondée sur la participation citoyenne, le respect des droits fondamentaux et le pluralisme, est en mesure de renforcer notre résilience nationale et de nourrir nos défenses immunitaires face aux menaces internes et externes.
Nous réitérons, pour la énième fois nos appels en direction du pouvoir afin d’adopter une démarche politique qui permette de restaurer l’espoir et la confiance envers les institutions et envers la politique en général. Il est crucial, à ce stade, alors que le pays fait face à d’immenses défis, de prendre conscience de la nécessité d’un changement de cap afin de redonner du sens à l’action politique et permettre l’enracinement de la démocratie et l’édification de l’Etat de droit.

Nous appelons une volonté politique commune de refonder notre paysage politique sur des bases démocratiques solides et sur des bases d’autonomie et de liberté d’action et d’organisation conditions séné qua non pour aspirer à bâtir une société forte, dynamique et épanouie où les partis politiques et la société civile seront capables de jouer leur rôle d’encadrement et de mobilisation de la société autour des grands enjeux nationaux.

Par ailleurs, et en ce mois d’avril, à l’occasion de la commémoration du double anniversaire du Printemps amazigh de 1980 et du Printemps noir de 2001, la direction nationale du Front des Forces Socialistes (FFS) s’incline avec un profond respect devant les sacrifices consentis pour la reconnaissance de notre identité nationale dans toutes ses dimensions, sa richesse et sa pluralité.

Tamazight au côté de l’arabe et de l’Islam constituent le creuset de la personnalité Algérienne, un des piliers majeurs de notre héritage civilisationnel commun, et un facteur essentiel pour la consolidation de l’unité nationale.

La réappropriation de notre mémoire collective, de notre culture et de notre histoire plusieurs fois millénaires est le meilleur rempart face au révisionnisme et à l’extrémisme.
Le FFS rappelle avec fermeté qu’il est inacceptable d’instrumentaliser la question amazighe à des fins politiciennes ou de l’enfermer dans des querelles idéologiques stériles. La langue et la culture amazighes ne sauraient être réduites à un usage folklorique ou circonstanciel. Elles doivent bénéficier de mesures concrètes de promotion et de préservation.

Pionnier dans le combat pour la reconnaissance de l’identité Amazighe, le FFS a toujours inscrit cette lutte dans une démarche politique globale pour l’avènement d’un État de droit, fondé sur les libertés, la justice et la démocratie.

Aujourd’hui encore, le FFS renouvelle son appel pour :

  • L’élaboration d’une loi organique pourtant mise en œuvre de la reconnaissance officielle de la langue Amazighe ;
  • La mise en œuvre, sans délai, de toutes les décisions institutionnelles la concernant, notamment la concrétisation de l’Académie ;
  • La généralisation effective de son enseignement en assurant sa pleine intégration dans l’espace public, les médias, et la vie sociale du pays ;

Sur un autre registre, le Premier Secrétaire national du parti a procédé à, lors de cette réunion à l’installation officielle de la nouvelle équipe de Secrétariat national. Ce remaniement s’inscrit dans le cadre d’un processus de renforcement des capacités organisationnelles et politiques du FFS et marque une volonté résolue de redynamiser notre action et d’affirmer davantage notre présence sur la scène nationale.
Il obéit à une stratégie claire de redéploiement politique et organique à l’échelle du territoire national. Le FFS entend ainsi renforcer ses structures, moderniser ses outils d’action, et adapter son fonctionnement aux défis de l’heure afin de répondre efficacement aux aspirations de notre peuple.

Notre objectif est d’élargir notre base sociale en nous rapprochant des citoyennes et citoyens dans toutes les régions du pays.

Fidèle à nos idéaux fondateurs, nous aspirons à incarner une force d’opposition et de proposition crédible, en étant la locomotive du courant patriotique, démocratique et moderniste.

Dans cette perspective, une attention particulière sera accordée à la préparation des prochaines échéances électorales, les législatives et les locales. Le FFS ambitionne de jouer un rôle central dans ces rendez-vous à venir, et de se positionner parmi les principales forces politiques du pays. Nous lançons ainsi un appel à toutes les compétences militantes, aux citoyens engagés, à la jeunesse, aux femmes et aux forces vives du pays à nous rejoindre pour construire ensemble l’avenir que mérite notre nation.

Un avenir articulé sur les valeurs de liberté, de démocratie politique, de justice sociale, et de l’Etat de droit.

Pour la Direction nationale
Le Premier Secrétaire national
Youcef Aouchiche

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