Discours du Premier Secrétaire National du FFS – Conseil National ordinaire du 30 mai 2025

Discours du Premier Secrétaire National du FFS – Conseil National ordinaire du 30 mai 2025

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil National,
Chers camarades, honorable assistance,

Nous sommes réunis aujourd’hui en session ordinaire de notre Conseil national, à un moment où notre pays se trouve à l’un des tournants les plus décisifs de son histoire. Le monde connaît des bouleversements géopolitiques et géostratégiques majeurs, marqués par une reconfiguration brutale des rapports de force et une remise en cause systématique des équilibres établis.

Les grandes puissances se disputent intérêts et zones d’influence, défiant toutes les règles du droit international et piétinant les principes mêmes de souveraineté et d’indépendance des peuples et des États. La logique de domination, de pillage et de prédation prévaut. Les instruments de cette soif insatiable d’hégémonie se renouvellent et se diversifient à l’ère des guerres hybrides, mêlant guerre de l’information, pressions économiques, alliances secrètes et guerres par procuration. Tout devient prétexte à l’ingérence, et aucun espace n’est épargné par cette offensive multiforme contre les peuples et leur souveraineté.

Notre espace vital, et notre pays – cette région charnière au cœur de l’Afrique et de la Méditerranée – n’échappe pas à cette réalité. Il se trouve aujourd’hui la cible d’un acharnement sans merci, de nombreuses convoitises et de toutes les manipulations. Ce territoire, riche de ses ressources naturelles et stratégique par sa position, fait l’objet d’une lutte féroce pour le contrôle, menée par procuration à travers des conflits alimentés de l’extérieur.

La Libye, disloquée et livrée aux appétits croisés de puissances étrangères, en est un exemple dramatique. Le Sahel, quant à lui, est devenu le théâtre d’une guerre hybride, où se croisent les intérêts militaires, économiques et géopolitiques des grandes puissances, sous couvert de lutte contre le terrorisme. À nos frontières, les tensions s’exacerbent, les pressions s’intensifient, les menaces se précisent.

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement notre sécurité ou notre souveraineté, mais l’avenir même de nos pays. Les tentatives de déstabilisation visent à briser la cohésion des sociétés, à fragmenter les identités, à affaiblir les résistances, pour mieux imposer des agendas extérieurs, étrangers à nos aspirations profondes.

Devant ce chaos globalisé, le Front des Forces Socialistes, fidèle à ses valeurs, à ses engagements et à sa ligne patriotique et démocratique, fait de la défense de l’État national, de sa souveraineté, de son unité et de sa cohésion la MATRICE CENTRALE sur laquelle repose son discours, son action et ses positions politiques.

Cette situation exige de tout patriote sincère et soucieux de l’avenir du pays de faire preuve de lucidité, de détermination et d’unité. Lucidité pour nommer les menaces sans détour. Détermination pour défendre nos intérêts fondamentaux avec fermeté. Et unité, car seul un front patriotique solide et cohérent peut faire échec à ces entreprises subversives qui ne reculent devant rien pour instaurer la domination.

Chers camarades,

Le pouvoir en place est appelé, aujourd’hui plus que jamais, à changer de paradigme et à adopter une démarche politique d’ouverture, en mesure de ressusciter l’espoir et la confiance dans la société et entre le peuple et les institutions de l’État.

C’est le meilleur gage pour renforcer nos défenses immunitaires, et c’est le rempart le plus fiable pour faire face à toute tentative, interne ou externe, visant la stabilité et la sécurité de notre pays.

Le FFS affirme avec force : la résilience nationale ne se construit ni par les slogans, ni par la fermeture. Elle se bâtit sur des réformes profondes, sur un projet politique cohérent, sur la restauration du lien de confiance entre le peuple et ses institutions.

Car le choix de la fermeture, de l’improvisation et de l’obsession du contrôle absolu de la société nous expose à de graves dangers. Il nous éloigne d’une véritable résilience nationale et nous prive des ressources nécessaires pour affronter les défis actuels et futurs.

C’est pourquoi nous appelons, une fois de plus, à un pacte national fondé sur nos valeurs partagées, pour renforcer l’unité du pays, sa souveraineté et construire ensemble l’État de droit démocratique. Ce pacte ne vise pas à imposer l’unanimisme, mais à établir un consensus stratégique autour des questions vitales d’intérêt commun : l’unité et la souveraineté nationale, la démocratie politique et institutionnelle, le développement économique et la justice sociale.

La souveraineté et l’immunité nationales ne peuvent plus être réduites à une rhétorique sans prolongement politique et sociétal, ni à un alibi de fermeture ou de contrôle.

La défense de la souveraineté passe par l’enracinement de la démocratie, la consolidation de l’État de droit et la mobilisation du génie populaire. Elle suppose une société forte, une économie productive, des institutions crédibles, une presse libre, une jeunesse engagée, une justice indépendante, et des espaces de débat ouverts.

À cette fin, nous réitérons notre exigence d’abrogation des lois liberticides, à commencer par l’article 87 bis du Code pénal, et d’amendement de toutes les dispositions restreignant les libertés publiques.

Nous appelons à une réorientation claire des avant-projets de lois encadrant la vie politique vers une véritable ouverture démocratique. Car seule une démocratie réelle, fondée sur la participation citoyenne et le pluralisme, est capable de renforcer nos défenses immunitaires face aux menaces internes et externes.

Nous avons besoin d’une classe politique consciente, crédible, en mesure de drainer l’adhésion populaire et de redonner à la politique – qui, chaque jour, semble perdre un peu plus de sa noblesse et de la grandeur de ses missions – sa véritable place.

C’est ainsi que nous renouvelons nos appels à la nécessité d’assainir la scène politique nationale sur des bases d’éthique et de représentation politique claire. Il y a lieu, dans ce sens, avant les prochaines élections, de revoir la loi électorale afin de permettre l’égalité des chances et de renforcer les notions de démocratie représentative et participative.

Sur un autre registre, il faut s’engager pour asseoir une sécurité qui reflète la diversité de notre société. Cette diversité est notre richesse : l’islam, l’amazighité, l’arabité et la modernité sont les piliers d’une personnalité algérienne authentique, à même de résister aux tentations révisionnistes, aux influences néocoloniales et aux extrémismes destructeurs.

Chers camarades,

Nous aspirons à la conquête démocratique du pouvoir. C’est dans cette optique que nous entamons une nouvelle étape de redéploiement politique et organique à l’échelle nationale.

Nous voulons redynamiser le FFS, renforcer nos structures, moderniser nos outils d’action, et adapter notre fonctionnement aux réalités du terrain et aux aspirations de notre peuple, par l’entame d’une série de rencontres politiques (CPE) dans tout le pays, dans l’objectif de préparer rigoureusement notre participation aux prochaines élections législatives et locales.

Notre objectif est clair : faire du FFS une force politique centrale, capable de porter une alternative nationale, démocratique et sociale, réaliste et rassembleuse.

Chers membres du Conseil National,

Le FFS est porteur d’un projet. D’un serment. D’une histoire. Nous sommes le FFS, nous sommes la promesse inachevée de Novembre et la vision claire de la Soummam.

Aucune complaisance avec les ennemis de l’Algérie. Aucune compromission. Aucune ambiguïté dans nos positions. Nous sommes, et resterons, les défenseurs intransigeants de notre État national, de la souveraineté populaire, de la justice sociale et de la dignité humaine.

Nous lançons un appel fort et sincère à toutes les forces vives de la nation : à notre jeunesse, à nos femmes, à nos travailleurs, intellectuels, créateurs, étudiants, paysans et entrepreneurs. L’avenir de l’Algérie a besoin de leur énergie, de leurs compétences, de leur engagement. Le FFS est leur maison, un espace de lutte, de débat et de construction politique collective. C’est en unissant nos forces que nous pourrons faire émerger une alternative crédible, pacifique et profondément ancrée dans les aspirations de notre peuple.

À tous les patriotes et démocrates sincères, à celles et ceux qui refusent de céder au fatalisme, nous disons : l’heure est venue de prendre part à ce combat pour une Algérie libre, juste uni et solidaire.

Ensemble, faisons renaître l’espérance. Ensemble, construisons l’avenir.
Gloire à nos martyrs
Vive le FFS,
Vive l’Algérie libre démocratique et sociale.

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