Meeting populaire à Tizi-Ouzou : Discours du Premier Secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche
Honorable assistance ;
Salam Alikoum, Azul fellawen
Permettez moi avant tout de vous remercier et de vous exprimer toute ma gratitude d’avoir répondu très nombreux à notre invitation, en ces temps d’incertitude et du zéro politique que certains veulent imposer au pays et à la région.
Votre forte mobilisation prouve à quel point vous vous attachez, en dépit de toutes les difficultés, à l’Algérie à son unité territoriale et à sa cohésion sociale.
Elle sonne le glas de tous les discours qui tentent de discréditer et décrédibiliser l’action de notre parti et son enracinement populaire.
Honorable assistance,
Notre pays est à un tournant décisif.
Jamais dans notre histoire, nous avons été confrontés à des défis d’une telle ampleur, jamais nous n’avons été exposés à des menaces aussi graves ciblant notre sécurité nationale.
Plus que jamais, pouvoir, classe politique, syndicats et citoyens sont interpellés et mis devant leurs responsabilités pour faire face aux lourdes implications d’un monde en profonde mutation, où la force supplante le droit ; où les guerres et les bouleversements géostratégiques ne font que croître .
Compte tenu de ce contexte, force d’opposition historique, nous avons toujours agi en responsabilité en veillant à concilier la défense de nos principes et valeurs avec la nécessité de préserver l’Etat national.
Notre conviction est claire : Les défis auxquels nous sommes collectivement confrontés seront mieux abordés si régnera à l’intérieur du pays un climat de confiance et de concorde nationale.
Honorable assistance ;
Au FFS, nous n’avons pas cessé d’interpeller les autorités et la classe politique sur la nécessité d’un pacte historique pour le parachèvement du projet national.
L’état de gel de la scène politique nous inquiète et nous ne voyons aucun signe allant dans le sens de la détente et de l’ouverture en direction des forces politiques du pays, notamment l’opposition patriotique et nationaliste.
Cette situation incompréhensible est pourtant contre-productive.
Lorsqu’on restreint le champ de la critique objective et constructive et qu’on ne favorise pas l’organisation autonome de la société, on laisse la porte ouverte à la propagande antinationale et aux extrémistes de tout bord.
Chers amis,
Il est portant clair que le départ de Bouteflika et de son clan prédateur n’était pas une fin en soi mais devait permettre l’avènement d’un nouvel ordre politique et institutionnel intégrateur et démocratiquement articulé à la société.
Libérer l’Etat des fourches caudines des forces compradores, antinationales et antisociales pour le restituer à la Nation, telle est la grande promesse du 22 février 2019 et l’engagement de notre parti durant plus de 60 années d’existence.
Et cette grande promesse reste aujourd’hui à accomplir.
Honorable assistance ;
La diversité et la pluralité qui fonde notre identité est un facteur d’unité et une source de progrès et non pas un élément de division et de déclin comme certains charlatans et extrémistes tentent vainement de les présenter.
Cette richesse doit s’exprimer dans le cadre d’une personnalité ALGERIENNE pure qui ne soit ni le prolongement des projets orientalistes soumis à l’impérialisme et au sionisme international ni l’otage des schémas occidentalistes hégémoniques préétablis.
Une personnalité qui valorise toutes les composants identitaires, sociétaux et civilisationnels de notre Nation dont les référents structurant sont l’Islam, l’Amazighité, l’Arabité et la Modernité.
La personnalité Algérienne, si articulée sur la pluralité, la liberté et la démocratie ouvrira la voie à l’éclosion d’une Algérie de la modernité et du progrès et structurera l’opinion et l’action collective que nous devons mener pour la préservation de nos souverainetés, toutes nos souverainetés et la consolidation de notre Etat-National en renouant les liens avec notre histoire et les valeurs de novembre 54.
Le renoncement à ses référents notamment dans la conjoncture périlleuse que nous traversons relève de la félonie et de la trahison.
Les récents complots pilotés par des officines étrangères ciblant notre pays nous interpelle tous et mis le pouvoir face à ses responsabilités pour changer de paradigme et cesser d’infantiliser les algériennes et les algériens en rampant avec les logiques néo-patrimonialistes et en respectant leur droit de s’exprimer, de s’organiser et de participer, à travers leurs représentants légitimes, à la gestion des affaires publiques.
Car, il y a lieu de l’réaffirmer encore une fois, les extrémistes et leurs parrains se nourrissent de nos fragilités internes et de l’incapacité du pouvoir à ouvrir de nouveaux horizons pour le pays.
Honorable assistance,
Le NEW HARKISME qu’il soit l’expression de la folie séparatiste des uns ou de l’anti-kabylisme primaire des autres doit être combattu à tes les niveaux mais d’abord sur le terrain politique en élevant le niveau de conscience de nos concitoyens et par des décisions fortes en mesure de renforcer la cohésion nationale et de ressusciter les liens de confiance entre la société et les institutions de l’Etat.
Le FFS a été le premier parti à avoir inscrit dans son programme le reconnaissance de Tamazight comme langue nationale et officielle.
Mais au FFS nous avons toujours inscrit cette revendication dans un cadre national et nous n’avons jamais opposé la langue amazigh à la langue arabe,
Comme l’a affirmé à plusieurs reprises Hocine Ait Ahmed, les deux langues, amazigh et arabe, ne recouvrement pas deux aires culturelles distinctes mais participent d’une même affirmation identitaire : l’Algérianité !
Au FFS, nous avons fait un credo de cette déclaration de feu Mouloud Mammeri : « quand je travaille à la berbérité, c’est à l’Algérianité que je travaille »,
Comment ne pas rappeler le rôle décisif de Ali Mecili durant le printemps démocratique amazigh d’avril 80 qui a tout mis en œuvre pour éviter que cette revendication historique et légitime ne soit instrumentalisée pour porter un coup fatal à l’unité du pays.
Consubstantiellement liée à la question démocratique, celle de la reconnaissance du pluralisme linguistique, politique et culturel, la question Amazigh demeure pour le FFS un facteur de renforcement de l’unité nationale.
Le FFS s’est toujours interdit d’instrumentaliser la question amazigh pour en faire un fond de commerce politique et a toujours évité que cette revendication légitime ne soit utilisée dans une optique de marchandage politique.
Pour le moment et dans l’urgence nous exigeons
– L’élaboration de la loi organique portant mise en œuvre de l’officialisation de la langue Amazighe comme langue nationale et officielle en mettant les moyens humain et matériels pour sa promotion.
– La mise en place effective de l’académique de langue Amazighe
– La généralisation de l’enseignement de la langue Amazighe
Chers amis, honorable assistance ;
Comme Hocine Ait Ahmed, Sadek Hadjres, Mebrouk Belhocine… au FFS nous n’avons jamais séparé la revendication Amazigh de celle et de la souveraineté Algérienne.
C’est cette amazighité qui rassemble, facteur de cohésion et d’unité que nous réclamons, que nous voulons développer, une amazighité qui tire sa substance de Jugurtha et de Massinissa et non pas de Boukhous.
Tenter de mettre Tamazight ou la Kabylie au service du sionisme et de ses alliés des Émirats et du makhzen pour s’attaquer à notre pays relève de la trahison.
Au FFS notre conviction est connu de tous et par tous : nous nous pouvons parler d’Algérie sans parler de Kabylie et nous nous percevons jamais la Kabylie en dehors du destin national commun.
Il se trouve aujourd’hui des leaders autoproclamés de la « Kabylie » qui, plutôt que faire leur autocritique et reconnaître qu’ils ont contribué par leur discours et leurs actes à faire le lit du séparatisme, cherchent à donner des leçons à un parti comme le FFS sur cette question et tentent de se repositionner sur le dos de cette région.
Nous leur disons à partir de Tizi-Ouzou que ceux qui ont fait le lit au séparatisme, en faisant de tamazight un fond de commerce et de la question identitaire une surenchère politicienne pour l’exercice du pouvoir ne peuvent aujourd’hui se prévaloir d’une quelconque légitimité pour combattre ces idées.
Au-delà de ces marchandages, l’histoire retiendra, que dans un passé proche, ils ont même appelé et tenté d’organiser des « marches unitaires » avec le mouvement séparatiste, au moment où nous leur faisons face seul dans la région.
Chers camarades,
Nous n’avons pas cessé d’alerter sur les risques d’une gestion unilatérale, sans concertation et sans débats, des affaires de la nation, risquant de conduire à la démission puis à la défiance de larges pans de la société.
Considérer toute dynamique politique et sociale comme une potentielle menace pour le pays est une attitude fébrile, préjudiciable à la stabilité du pays.
Les impératifs liés à la sécurité nationale, que nul patriote ne met en cause, a fortiori dans ce contexte sensible, ne doivent pas servir d’alibis pour bâillonner la société et à provoquer l’extinction de toute vie démocratique dans le pays.
Au FFS, nous restons convaincus que le rétablissement de la vie politique, syndicale, associative et sociale est une condition pour renforcer le lien de confiance entre le peuple et les institutions de la République.
S’acharner à neutraliser, à coup de lois répressives les médiations politiques et sociales ne fera que renforcer les groupuscules extrémistes, prompts à instrumentaliser les incohérences et les défaillances internes pour semer la discorde et la désunion et porter ainsi atteinte à l’image et à la stabilité du pays. La politique de tout sécuritaire, la répression et l’arbitraire n’ont jamais été la solution. Ce qui forge les sociétés et immunise les Etats c’est l’adhésion et l’implication du peuple dans l’imagination et la concrétisation de son destin.
Honorable assistance ;
Pour le FFS et pour ses militants et ses cadres une distinction fondamentale doit être opérée entre Pouvoir et État.
C’est cette distinction qui continue à guider nos actions et dicter nos positions aujourd’hui. De cette distinction découle une double éthique de conviction et de responsabilité que nous devons honorer.
Et de cette distinction que découlera notre position aux prochaines élections présidentielles qui sera sans aucun doute une position motivée par notre profond attachement aux intérêts supérieurs de notre pays et de notre peuple.
Merci pour votre attention
Gloire à nos martyrs
Vive L’Algérie unie, souveraine, libre et démocratique
Vive le FFS